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ACCORDANCE : Esprit clair et Corps Joyeux
24 mars 2022

ACCEPTATION vs RÉSIGNATION

Comment la Thérapie d’Acceptation ne s’occupe pas d’essayer de créer l’acceptation mais se contente de faciliter les conditions de sa survenue

L’ « acceptation » est à distinguer de la « résignation ».

Dans la résignation, il peut subsister de la frustration, de la colère, de l’aigreur, etc. On cède à la situation plus qu’on ne l’accepte. Il reste de la résistance en soi. Il y a un rapport de force entre soi et la situation ; et c’est la situation qui gagne, qui s’impose. Par dépit. Il y a une part de nous qui est blasée, qui se force à croire que les choses ne peuvent pas être différentes et qui se soumet volontairement. Lorsqu’on se résigne, on se raconte des histoires comme quoi « on a pas le choix ». Néanmoins, dans notre for intérieur, ces histoires nous dégoûtent, nous attristent, nous perturbent. La résignation ne rime pas avec sérénité mais avec soumission et trouble intérieur. C’est comme si on arrêtait de se battre par peur d’avoir encore plus mal. En apparence on « jette l’éponge », pour soi-disant mettre fin à une situation douloureuse, néanmoins la douleur est toujours plus ou moins présente en filigrane.

Dans l’acceptation il n’y a pas de traces de résistance en soi. Notre volonté s’accorde au cours des choses sans effort. Il n’y a pas de frottement, nul lutte. Cela ne veut pas dire qu’on est d’accord, qu’on approuve ce qui se passe. Il n’y a ni approbation, ni désapprobation des faits: il y a ce qui se passe et nul « moi » pour interférer avec la situation. Comme Socrate, condamner à boire la ciguë (c’est un exemple extrême), à qui on offre la possibilité de s’évader et qui ne saisit pas l’occasion car il n’en voit pas l’intérêt. Il accepte la mort sans sourciller. Ni pour, ni contre, il accepte son sort quel qu’il soit. Il s’est défendu comme il se doit durant son procès, il a fait du mieux qu’il a pu. Et ensuite, c’est sans batailler ni se révolter qu’il accepte le verdict. Mais sans chanter les louanges de cette décision non plus. Sans remord, ni aigreur en son for intérieur. Ainsi, tandis que « résignation » rime avec trouble, « acceptation » rime avec sérénité.

La résignation est un choix forcé. En revanche, on ne peut forcer l’acceptation : elle se produit ou ne se produit pas. On ne peut pas la vouloir. Toute volonté, tout effort en vue d’accepter ne fait que retarder l’acceptation. Cette dernière a lieu d’elle-même, spontanément, quand notre volonté lâche. Et on ne peut vouloir le lâcher du vouloir. C’est contre-productif… Comme le vent, le « lâcher-prise » ne se commande pas. L’injonction « je dois accepter », tout comme « je dois lâcher-prise », nous condamne à l’échec sempiternel. Car justement, c’est seulement quand cette injonction nous lâche que le lâcher-prise qu’est l’acceptation arrive...

Ainsi, la Thérapie d’Acceptation n’est pas du tout « l’art d’accepter les choses » – car un tel art n’existe pas - mais l’art de remettre en question les injonctions présentes qui empêchent que « ça » lâche ou « ça » accepte en nous. En fait, paradoxalement, la Thérapie d’Acceptation ne s’intéresse pas le moins du monde à l’acceptation mais seulement à la résistance. L’acceptation, on s’en moque car on n’a aucun pouvoir dessus. On ne peut pas contrôler l’acceptation, alors on se contente de reconnaître et d’accueillir ce qui résiste en nous. Et – dans la mesure du possible - on remet en question cela. C’est tout.

A vrai dire, on aurait pu appeler la Thérapie d’Acceptation « la Thérapie de la Résistance »… mais c’eut été terriblement moins glamour ! :)

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